mardi 1 mai 2012

1er mai 2012 : contre la fête du "vrai travail", la vraie Fête des Travailleurs !

Autant le 1er Mai de l'année dernière avait la tiédeur d'une assiette de pâtes qu'on aurait oublié sur la table tout l'après-midi, autant cette année c'est chaud : genre casserole d'eau bouillante.

Cette année le 1er Mai est différent.
Parce que c'est "la crise".
Parce que les attaques de la finance contre les acquis sociaux - et contre les droits des travailleurs - sont extrêmement violentes.
Parce que nous sommes dans une année d'élections présidentielles et législatives.
Parce que le 1er Mai tombe pile entre les deux tours de l'élection présidentielle.
Et parce qu'évidemment, du coup, les politiques cherchent à tout prix à instrumentaliser les ouvriers, les prolétaires, les précaires... et donc le 1er Mai.

Or, au petit jeu de l'instrumentalisation, il y a un candidat à l'élection présidentielle qui bat les records : sans surprise, il s'agit de Nicolas Sarkozy.
La vie politique est ainsi faite que si les écologistes étaient arrivés en 3ème position au 1er tour, Sarkozy aurait des ampoules à économie d'énergie plein les poches. Mais ce n'est pas le cas.
C'est le Front National qui est arrivé 3ème : alors Sarkozy va à la pêche aux électeurs du FN.

Sauf que quand Sarkozy pêche, il pêche pas à l'hameçon, non non : la méthode Sarko, c'est plutôt la pêche au bazooka.


* Le "vrai travail" 
Sarkozy a l'idée d'organiser une contre-manifestation le 1er Mai, à Paris, au Trocadéro. Objectif : opposer la "valeur travail" à "l'assistanat", dénoncer les corps intermédiaires et particulièrement les syndicats.
Lundi 23 avril, il déclare devant des journalistes : "Nous allons organiser la Fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, de ceux qui sont exposés, qui souffrent, et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille."
Comme on peut le voir dans cette vidéo, Sarkozy - lors d'un discours à Saint-Cyr-sur-Loire - utilise bien le terme "vrai travail" :


L'ennui c'est que Sarkozy n'est pas le premier a avoir voulu faire du 1er Mai la fête du "vrai travail"...




* La citation de Laval
Vivement critiqué pour avoir utilisé le terme pétainiste "vrai travail", Sarkozy se rebiffe. Et s'enfonce. Le jeudi 26 avril 2012, il déclare lors d'un meeting au Raincy (Seine-Saint-Denis) qu' "être traité de fasciste par un communiste, c'est un honneur".
Une phrase qui ressemble étrangement à celle-ci : "se faire traiter de fasciste par un communiste est un compliment", et qui vient de... Pierre Laval, le fameux collabo.


* La "privatisation du 1er Mai"
Niant farouchement avoir parlé de "vrai travail", Sarkozy se paie le luxe (il a les moyens...) dans le journal télévisé de TF1 de faire dans l'ironie, le mensonge et le mépris : "Je n'ai pas dit "le vrai travail". C'est une fête du travail. Je n'avais pas compris que François Hollande avait privatisé le 1er mai."


* L'affiche de campagne
Aaaah, l'affiche de campagne de Nicolas Sarkozy. Mieux qu'un long discours, une image :




* "Le Pen est compatible avec la République"
Et enfin, pour les électeurs FN qui auraient dormi au fond de la classe et raté les superbes références pétainistes et anti-syndicales du candidat de l'UMP, Sarkozy offre une séance de rattrapage de voix d'extrême-Droite en lançant cette phrase : "Le Pen est compatible avec la République".
Une bouteille à la mer. Bleue marine.
Une pêche aux voix du FN.


Voilà pourquoi ce 1er Mai est différent des autres.
Parce que cette année, au lieu de l'Internationale, certains voudraient entendre "Maréchal, nous voilà !".
Et ça, c'est hors de question.


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"Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C'est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l'expulser."
Françoise Giroud, Gais-z-et-contents

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