samedi 31 mai 2014

Pour cet hôpital de Toronto, la religion est... peut-être dans le pancréas ?

Pour le Lakeridge Health, un centre hospitalier canadien, la religion... c'est pas dans la tête. Je n'oserais mettre en doute la parole de scientifiques : une équipe de chercheurs en pointe dans le domaine des sciences neuro-cognitives a très certainement publié une étude démontrant que le siège de la pensée se trouve non pas dans le cerveau, mais dans le pancréas. Ou dans le bras, comme le nazisme.


« Ce qui nous importe n'est pas ce que vous avez sur la tête, 
mais dans la tête »

Et bien figurez-vous que justement, ce qu'ont les gens dans la tête m'intéresse beaucoup aussi. Et ma baguette magique me dit que ce que cette femme a sur la tête n'est pas totalement étranger à ce qu'elle a dans la tête.
À savoir : des convictions religieuses.

Qui sont discutables. 

Car, comme dans toutes les religions, les lois de Dieu sont supérieures à celles des êtres humains. Pas très autogestionnaire ni même démocrate, tout ça. Ni très pratique pour y opposer des arguments, capables d'égaler la parole divine.

Car, comme dans toutes les religions, du moins les trois principales religions monothéistes que sont le judaïsme, l'islam et le christianisme, les hommes et les femmes ont des fonctions et des rôles différenciés, "naturalisés", prédéfinis (par Dieu, ou par "la nature" qui est ici considérée comme l'œuvre de Dieu, ce qui revient au même). Autrement dit : du sexisme.

Car, comme dans les trois principales religions monothéistes, le rejet de l'homosexualité et des droits des personnes homosexuelles est courant.



Car, comme dans les trois principales religions monothéistes, l'avortement n'est pas autorisé (ou dans des délais si courts qu'ils rendent quasiment impossible toute interruption volontaire de grossesse), il est même parfois sévèrement condamné. Et l'usage de contraceptifs n'est pas toujours encouragé, loin s'en faut.

Car, comme dans les trois principales religions monothéistes, les femmes – et tout particulièrement leur corps, ainsi que leur "image" ou leur "réputation" – sont l'objet non pas de toutes les attentions, mais de toutes les obsessions : les femmes se doivent d'être pudiques (pudibondes, pour être précise), de couvrir leur poitrine, leurs cuisses, leurs mollets, leurs bras, leurs mains, leurs cheveux ou leur visage ; elles doivent aussi se montrer réservées (surtout en présence d'hommes), et sur elles repose le devoir de ne pas "exciter" les hommes, ni défier leur statut ou leur autorité (en particulier s'il s'agit de leur époux). 
Si le port du voile était uniquement un signe (extérieur) de dévotion envers Dieu, un acte de foi, alors pourquoi les hommes ne portent-ils pas le voile aussi ?



Stop this bullshit

Le voile n'est pas qu'un bout de tissu sur la tête. Il est l'émanation directe de qui se trouve dans cette tête. Le siège de la pensée et de la conscience, autrement dit du sens moral et des valeurs, de ce qu'on adore ou abhorre, ne se trouve pas ailleurs – quoi que prétende l'affiche de Lakeridge Health.

En outre, juger les gens sur ce qu'ils ont dans la tête, notamment leurs convictions politiques, sociales et religieuses, c'est selon moi bien plus pertinent et profitable aux évolutions sociales que juger autrui sur sa couleur de peau, de cheveux, la forme de son nez, ou son signe astrologique. J'ajoute que l'athéisme, y compris militant, n'est pas moins respectable et "sacré" que les croyances religieuses, dont citoyens bien-pensants, médias et politiciens nous rabâchent régulièrement que tout respect leur est dû (cf. par exemple : La profanation, c'est la basilique du Sacré-Cœur, pas les tags).



Enfin, si l'on se passerait volontiers de politiciens et militaires :




on se passerait bien, et tout aussi volontiers, des religions et de leurs guerres (petite, et récente, rétrospective : 30 ans de guerre au nom de Dieu).

Je ne prétends ÉVIDEMMENT PAS que tous les croyants, et même les plus rigoristes, sont de dangereux fanatiques ascendant psychopathe, dont l'idéal de société serait un vaste champ empli de corps de femmes lapidées, condamnées à mort pour apostasie, ou décédées des suites d'une excision, et peuplé d'innombrables arbres aux branches desquels seraient suspendus par les pieds et battus des délinquants présumés coupables.

Je prétends uniquement que la religion... est un pénis. Si, plus ou moins environ à peu près.



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« Mon pays est le monde, et ma religion est de faire le bien. »
Thomas Paine

1 commentaire:

  1. Je découvre ton blog assez tard et direct je tombe sur cet article. Que dire à part que ça donne envie d'en lire davantage et que je partage ton point de vue ? Pas grand'chose, sinon qu'effectivement, la dernière photographie résume assez bien l'usage que l'on devrait faire de notre foi. Bonne continuation !

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