jeudi 19 septembre 2013

Patton VS Nazis - Discours de motivation des troupes - Antifascisme

Le militantisme antifasciste... manque de souffle. D'aura. De superbe. D'élan. D'énergie. Pour ne pas dire de sincérité, d'authenticité. Il manque aussi d'idéologie(s). De pratique(s).

Il y a les citoyens, toute la clique des gens bien intentionnés et gentils, ceux et celles qui se déclarent "antiracistes" comme s'il s'agissait d'un label qualité (alors que bon... c'est un peu le minimum syndical de l'intelligence et de la dignité humaines, il n'y a pas non plus de quoi pavoiser outre mesure, hein), signent des pétitions contre le racisme (et la méchanceté dans le monde) et tombent en extase devant les Une courageuses des médias :

Prends ça dans tes dents, le méchant racisme.


Meurtre de Clément Méric - la Une de Libé à laquelle vous avez échappée :




Et puis il y a les militants, et militantes. Les antifas comme on dit, les vrais. Vraies fashion victimes ou vrais piliers de comptoir, le plus souvent. Les concerts, les festivals, les manifs planplan sous escorte et surveillance de la police, les tracts (dont le seul usage antifasciste concret consiste à les plier en forme d'avion et les lancer très fort, en espérant que l'un atterrisse pile dans l'œil d'un militant du Front National), les rendez-vous hebdomadaires - voire quotidiens - au bar, le militantisme antifa 2.0 consistant à "fumer du feufa sur internet"...




Bref, l'antifascisme en ce début de 21ème siècle n'a guère de quoi faire rêver. Encore moins de quoi s'enorgueillir. Nous déplorons des pertes - encore et encore, et remportons somme toute peu de victoires.
Certains, trop rares, se demandent à propos de Clément Méric : "l'avons-nous laissé seul ?".

Sage réflexion, mais il y a un point d'interrogation de trop. Pas de question, mais une affirmation : ce n'est pas Clément que nous avons laissé seul, mais l'antifascisme. On lui préfère Twitter ou Facebook. Ou une bonne bière. Ou les deux.
(oui ben moi j'ai une excuse, je suis en fauteuil roulant. Alors à moins d'organiser des paralympiques avec teams de feufas VS teams d'antifascistes, j'ai statistiquement peu de chances de les battre sur leur terrain. Et puis vous savez, moi le sport...)

Mais on n'en parle jamais (des paralympiques, et des problèmes internes du milieu antifasciste). Encore moins ouvertement et publiquement comme je le fais en écrivant ces quelques lignes.
C'est mal de critiquer les gens bien intentionnés.
C'est mal de critiquer "les camarades". 
C'est mal de critiquer l'antifascisme. 
C'est mal de (se) remettre en question.

En revanche, signer des pétitions, participer à des "marches" (oui, des manifs contre le facisme c'est too much, une p'tite marche contre le racisme c'est plus sympa - surtout l'automne), aller en concert, ou au bar, acheter des fanzines, des CD, des DVD, des badges, des t-shirts, et toute la panoplie officielle du bon petit militant antifa, c'est (le) bien.
Enfin c'est le bien... ça remplit bien les poches des chefs de file du militantisme antifasciste en tous cas. Business is business. Et l'antifascisme, la lutte contre l'extrême-Droite et autres apprentis nazillons en est clairement devenu un. Quand il n'est pas que discussions et palabres - branlette intellectuelle - entre convaincus, que ce soit au fond d'un squatt, d'un local syndical ou d'un confortable salon.



Ironie du sort, c'est le personnage d'un général américain - et anticommuniste primaire comme on n'en fait guère plus (et c'est tant mieux, notez) - qui nous a offert l'un des plus enivrants discours de motivation contre les Nazis. Il s'agit de la scène d'introduction dans le film Patton. Ça décoiffe, ça coince aussi parfois (ah ben c'est un général américain, hein...), ça déboite, ça envoie du bois, ça roxe du poney, ça dérouille les triplex.
À défaut, ça reste simplement une (longue) réplique culte et épique du 7ème art.

***

« Mettez-vous bien dans la tête qu'un connard n'a jamais gagné une guerre en mourant pour son pays. On gagne une guerre en faisant ce qu'il faut pour que les pauvres connards d'en face meurent pour leur pays. 

Soldats, on n'a pas cessé de vous dire que l'Amérique ne voulait pas se battre, qu'elle voulait rester en dehors de la guerre. Tout ça c'est du baratin. Les Américains, de tout temps, ont aimé se battre. Tous les vrais Américains aiment se battre. Ils aiment se battre, ils sont comme ça. Quand vous étiez des gosses, ils vous impressionnaient vous aussi, les champions de base-ball, les champions de boxe, les grands joueurs de football, et vous les admiriez. Les Américains aiment les vainqueurs. Les perdants, chez nous, on n'en veut pas. Les Américains se battent pour gagner quelque soit le prix, et nous ne paierons jamais assez cher pour rester des hommes libres. Quoi qu'il arrive. C'est pour ça que les Américains n'ont jamais perdu une guerre. Et c'est pour ça que jamais ils n'en perdront. Tout simplement parce que l'idée de perdre est intolérable aux Américains. 

Autre chose, une armée c'est une équipe. Vous devrez vivre et vous battre comme dans une équipe. Et ce qu'on vous a raconté sur l'individualisme on s'en tape. Les pauvres petits cons qui pensent que l'individualisme est sacré peuvent tous aller se faire foutre. Ils ne savent pas plus ce que c'est qu'une bataille qu'ils ne savent ce que c'est que faire l'amour. 
Nous avons tout d'abord le meilleur équipement, un moral à toute épreuve et nos troupes sont les meilleures du monde. Entre nous, je vous assure, j'ai vraiment pitié de ces enfants de putain contre qui on va se battre. C'est vrai, je trouve ça triste. 
On ne va pas se contenter de leur tirer dessus à ces petits cons. On va aussi leur faire sortir les tripes et les boyaux du ventre, et ça vous servira à graisser les chenilles de vos tanks. Il faut qu'on leur montre ce qu'on vaut à ces salopards de Boches. Pas de pitié. 

Je sais, il y en a parmi vous qui ne sont pas rassurés et se demandent, quand ça chauffera, s'ils n'auront pas la trouille, s'ils ne ficheront pas le camp. Je suis sûr que non. Dieu sait que vous ferez votre devoir. 
Les Nazis sont nos pires ennemis, rentrez-leur dedans, massacrez-les sans pitié, écrasez-les comme des punaises. Et ce ne sera pas encore assez. Quand vous verrez de la bouillie près de vous, à la place qu'occupait une minute avant votre meilleur ami, alors vous saurez. Vous saurez ce qu'il vous reste à faire. 

Il y a une chose dont il vous faudra vous souvenir. Je ne veux pas recevoir de message disant "Nous restons sur nos positions". Nous ne restons sur rien du tout, nous laissons ça aux Boches. 
Nous n'arrêterons pas d'avancer, et nous ferons ce qu'il faut pour ça. Nous refusons de tenir quoi que ce soit, excepté nos ennemis. On va les tenir par la peau des fesses, on va leur botter le cul, on va tous les faire ramper dans la merde. Et si avec ça ils n'ont pas compris, on leur coupera les couilles. 

Bon, vous avez de la chance, quels beaux souvenirs pour plus tard, quand ce bordel sera fini. Et il faudra remercier le Seigneur pour ça. Quand vous serez des vieux messieurs et que vous fumerez votre pipe au coin du feu, vos petits-fils assis sur vos genoux, et qu'ils vous diront "Où est-ce que tu étais au cours de la Deuxième Guerre mondiale ?", vous n'aurez pas à répondre "Eh ben, moi, je charriais de la merde en Louisiane". 
Je vous ai tout dit, enfants de salauds. Vous savez ce que je pense. Et je vous en donne ma parole, je serai heureux et fier de vous conduire au combat, n'importe où, n'importe quand... C'est tout. »


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"Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d’autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout."
Jean-Luc Godard

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