jeudi 5 avril 2012

La vie de stagiaire vue à travers les jeux vidéo

Depuis que j'étudie le monde des humains, j'ai remarqué un groupe d'individus à part. Des gens pas comme les autres, différents et pas pareils, paradoxes bien en chair en os : ni travailleurs ni chômeurs, mais qui bossent quand même – je veux bien sûr parler des "stagiaires".

Capables de se lever à l'aube, d'endurer 3 à 4 heures par jour de transports en commun, de travailler comme des acharnés jusque tard dans la nuit, de supporter mille humiliations, et tout ça en étant payés une misère voire pas du tout, les stagiaires sont de drôles d'humains. Ils ressemblent beaucoup aux humains sans-papiers d'ailleurs. 
(quant autres travailleurs eux – ceux avec contrats, papiers et salaires – ils ressemblent de plus en plus aux stagiaires et aux sans-papiers. Comme quoi tout s'arrange, bientôt tout le monde sera enfin à égalité, exploité et pauvre. Le progrès.)

Bref, j'ai bien vite compris que les stagiaires étaient une espèce à part, et j'ai aussitôt décidé de mener l'enquête. Voici le fruit de mon travail et quelques conseils.


Vous voulez décrocher un stage. Enfin vous voulez pas vraiment, mais vous avez pas le choix.
Tout d'abord, inutile d'en faire des tonnes pour vous faire recruter. Comprenez bien ceci : ce n'est pas vous qui repérez un stage dans une entreprise, c'est le recruteur de l'entreprise qui vous repère. Et vous saurez bien vite si l'entreprise souhaite vous recruter ou non, car quand les recruteurs dégotent "un bon", ils n'hésitent pas à lui faire savoir :




Passé ce premier cap, vous voilà recruté par l'entreprise. *Ooooooh Gloire !*
Il vous faudra néanmoins vous soumettre encore à quelques formalités... administratives, disons :




Ca y est, c'est bon, vous êtes officiellement stagiaire ! Youhoooouu ! Mais gardez les pieds sur terre, car la vie de stagiaire c'est pas toujours facile :



Si parfois vous vous sentez perdu, un conseil : faites ce qu'on vous dit, et ne vous posez pas (trop) de questions :




Mais n'ayez crainte !, les chefs de service et autres managers ne vous laisseront pas tomber, et ils seront toujours là pour vous remotiver :




Alors bien sûr hein, y'a toujours des stagiaires pour se plaindre de ci ou de ça...




Mais la plupart des stagiaires ne sont pas si ingrats, et beaucoup reconnaissent volontiers qu'offrir gracieusement leurs talents et compétences à la Déesse Entreprise, c'est une chance fabuleuse et inouïe, inespérée même : un peu comme gagner à Euromillions, à 5 numéros près. J'en veux pour preuve ces mots qu'un stagiaire m'a confié :




Je ne vous cache pas que recueillir ces témoignages n'a pas été chose facile. J'ai bien failli abandonner, car lors de nos premiers contacts, tout ce que me disaient les stagiaires c'était :




En conclusion : un stage en entreprise, c'est dur, épuisant même.
Vous y perdrez votre innocence, vos maigres économies (la machine à café c'est pas gratuit) et très probablement l'estime de vos proches (car c'est vous qui remplissez ladite machine à café) ; mais ne partez pas en courant ! L'entreprise c'est aussi une vraie petite famille, avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines, ses victoires et ses moments douloureux, ses incestes planqués dans les placards et ses bébés enterrés au fond du jardin, bref, l'Entreprise c'est la Vie ! Et comme le répètent souvent les managers :




Un stage en entreprise c'est aussi un moment merveilleux, la chance de participer à une œuvre cosmique (et boursière) glorieuse et flamboyante, et puis un jour vous serez payé !, peut-être.
Alors ne désespérez pas, et comme on dit à la fin des conventions de stage :




(d'ailleurs, y'en a qui reviennent souvent. À croire qu'ils ont décroché un CDI)

 


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"Il n'y a qu'une chose que les hommes préfèrent à la liberté, c'est l'esclavage."
Fiodor Dostoïevski

4 commentaires:

  1. Fort bien vu malheureusement...

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  2. Jean-Robert Camomille23 mai 2012 à 14:34

    Friodor Dostoïevski? Le nom de l'auteur cité en fin d'article ne serait pas plutôt Fiodor Dostoïevski ?

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    1. Exact ! La touche "r" cette petite coquine squatte juste au-dessus du "f" et m'a fait une farce :P
      Merci de ta relecture attentive, j'ai corrigé :)

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  3. Jean-Robert Camomille25 mai 2012 à 22:50

    De rien ! :) Mais ma relecture n'aura pas été très attentive car j'ai malencontreusement oublié de laisser une espace dans mon commentaire... :(

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