dimanche 10 avril 2011

Grossesse - Avortement - Sensibilité du fœtus à la douleur

À propos de l'avortement

"On parle du droit à la vie, mais jamais du droit à la non-existence.
Est-ce que vous avez décidé de naître ? Non, sans doute, mais ensuite, débrouillez-vous, même si vous naissez au Sahel en période de famine."
Henri Laborit, Dieu ne joue pas aux dés


Parfois, on tombe enceinte sans le vouloir : accident de préservatif, oubli de pilule, viol, difficultés d'accès ou manque d'information sur la contraception, etc..
Des fois, on tombe aussi enceinte parce qu'on désire avoir un enfant, évidemment ^^
Bref.

Parfois on tombe enceinte, 
des fois on décide de poursuivre la grossesse à terme, 
et des fois, non : on décide d'interrompre la grossesse, c'est-à-dire d'avorter.

Je ne vais pas me mêler de votre décision d'avoir un bébé ou pas, tout de suite ou plus tard, ou jamais, mais j'aimerais simplement vous donner des éléments objectifs pour que vous puissiez faire votre choix.

Et pour faire votre choix, prendre votre décision, il vous faudra probablement affronter (au moins) deux grandes questions : 
Est-ce que avorter c'est tuer ?
Est-ce que le bébé (en fait : le fœtus ou l'embryon) souffre, éprouve des douleurs, quand on avorte ?


Est-ce que "avorter c'est tuer" ?

Qu'est-ce que "la vie" ? Quand commence-t-elle ?
Grand débat que voilà, tant éthique, religieux, philosophique que scientifique, et nullement tranché même aujourd'hui.
Si l'on sait avec certitude quand finit une vie, déterminer son "début" est plus difficile.

La vie commence-t-elle dès que la première division cellulaire commence ?
Quand l'embryon se fixe dans l'utérus ?
Quand on passe du stade embryonnaire au stade fœtal ?
Dès que le cœur bat ?
Ou dès que les poumons se remplissent d'air ?
Quand l'enfant se pose comme un sujet et une individualité, en disant son premier "Non" ?

On pourrait en débattre des heures, des siècles même (et c'est le cas d'ailleurs).
J'aimerais apporter à cette question cruciale une réponse "neutre", mais l'honnêteté est de vous dire qu'il n'y en a pas. Les débats continuent, et sont toujours âpres, voilà pourquoi la législation autour de l'avortement évolue constamment. Pour une féministe radicale, un avortement même pratiqué au 2nd trimestre de grossesse (c'est permis dans d'autres pays, pas en France) n'est pas un meurtre. Pour un croyant intégriste, un avortement est toujours un crime et ne doit jamais être légalisé. Pour certains, un embryon ou un fœtus est "un amas de cellules" dont on peut se débarrasser sans aucun problème de conscience. Pour d'autres, toute vie humaine est sacrée et doit être protégée, et ce dès le début de la grossesse.
Qui croire ? Qui a raison ?
Vous.
C'est vous qui prendrez la décision d'avorter ou non, en fonction de vos convictions, de votre histoire personnelle, de vos possibilités, de votre ressenti.
Néanmoins, une chose est sûre : cet "amas de cellules" vit, se développe et grandit. Lorsqu'on pratique une "interruption volontaire de grossesse" on n'interrompt pas que la grossesse de la femme : on "interrompt", on met fin à la vie qu'elle porte. Ce n'est pas anodin.
Mais poursuivre une grossesse, avoir un enfant, s'assurer de pouvoir subvenir à ses besoins ce n'est pas anodin non plus.
Voilà pourquoi la décision d'avorter ou non n'est jamais facile, et ne devrait jamais l'être : car les questions de vie et de mort ne le sont pas, et ne le seront jamais.


Est-ce que les embryons / fœtus souffrent quand on avorte ?

La réponse rapide - pour les gens pressés et qui ont la flemme de lire la suite - c'est : NON.
Si on respecte les délais légaux dans lesquels on pratique l'avortement en France, le "bébé" - ou plus précisément l'embryon ou le fœtus - n'est pas assez développé pour ressentir de la douleur au sens où nous l'entendons.

Si vous voulez comprendre comment / pourquoi, il faut se pencher plus avant sur tout ça.
Quelle chance vous avez !, j'ai fais le boulot pour vous (oui, remerciez-moi et faites-moi des bisous. Et érigez une statue à ma gloire, si vous avez le temps.)

Première étape : comprendre ce qu'est un avortement, c'est déjà comprendre comment on calcule l' "âge" de l'embryon / du fœtus, et donc comment on détermine le début de la grossesse.

Seconde étape : comprendre ce qu'est un avortement, c'est aussi comprendre comment se déroule le début d'une grossesse et les premières semaines du développement du fœtus.

1) Au niveau médical, on calcule la durée de la grossesse en semaines d'aménorrhée (SA), c'est-à-dire en semaines sans règles.
Comme il faut définir un moment précis pour délimiter le début de la grossesse, mais qu'on ignore à quel moment exact le spermatozoïde féconde l'ovule (car le spermatozoïde envoie rarement un SMS pour prévenir.. le spermatozoïde aime les surprises), on a choisi un repère fiable : le premier jour des dernières règles.
Le début d'une grossesse est donc fixé "arbitrairement" au premier jour des dernières règles.

Je dis "arbitrairement" car le repère choisi - le premier jour des dernières règles - ne correspond pas à "l'âge réel" du fœtus ; il s'agit d'un repère pour évaluer le début de la grossesse, nuance.
Pour évaluer "l'âge"du fœtus - le moment où l'ovule a été fécondé par un spermatozoïde - on procède comme suit :
* vu qu'on ne peut pas tomber enceinte pendant la semaine où on a ses règles (logique...),
* et vu qu'il faut que le cycle suivant ait commencé pour qu'un autre ovule soit "relâché dans la nature" et puisse être fécondé (re-logique),
* la fécondation de l'ovule par le spermatozoïde ne peut avoir lieu qu'environ DEUX semaines après la date de "début officiel" de la grossesse.

Donc :
quand on dit par exemple qu'une femme en est à sa 7ème semaine "de grossesse" (7 semaines d'aménorrhée), l'embryon lui n'a que 5 semaines, puisque l'ovule dont il est issu a forcément été fécondé environ 2 semaines après les dernières règles.
Autre exemple : quand une femme en est à 14 SA (semaines d'aménorrhée), le fœtus a en réalité 12 semaines.
Autrement dit : il ne faut pas confondre les SA (semaines d'aménorrhée, durée de la grossesse) et l' "âge" de l'embryon ou du fœtus. Il y a un décalage (de deux semaines) entre le début "officiel" de la grossesse, et l' "âge" réel de l'embryon / du fœtus.

Vous pourriez me dire : on s'en fout !
Mais non on s'en fout pas : deux semaines de décalage, savoir faire la différence entre le début de la grossesse et l' "âge réel" de l'embryon / du fœtus, c'est capital quand on parle de délais d'avortement ou de sensibilité embryonnaire ou fœtale à la douleur.

Par ailleurs, sachez que, par convention, on parle plutôt en SA (semaines d'aménorrhée) qu'en "âge de fœtus" : on dira par exemple "Madame Gétouleutan-Envidefaireupipi en est à 12 SA", et on en déduira que le fœtus a 10 semaines.
Enfin, sachez qu'une grossesse dure environ 9 mois, soit 40 SA.

Maintenant, penchons-nous sur le début de la grossesse. Comment ça se passe ?



2) Un vaillant spermatozoïde arrive en héros jusqu'au bout de son périple, et fête ça en fécondant un ovule qui passait dans le coin. L'ovule fécondé entame alors son périple à lui : destination l'utérus, où il "nidifiera" (s'implantera) et se développera.
Ça prend quelques jours. Durant ce voyage, ce n'est pas encore un embryon : on parle d'ovule fécondé.


3) L'ovule fécondé arrive enfin en grand winner dans l'utérus, sans s'être perdu en chemin (une performance, il n'a même pas de GPS) : ça y est, c'est un embryon.
On parle d'embryon jusqu'à la 8ème à 10ème semaine après la fécondation de l'ovule.


4) Passé le stade d'embryon, qui dure 8 à 10 semaines, il devient un fœtus, et ce terme "fœtus" reste valable jusqu'à la fin de la grossesse.

ATTENTION : le mot "fœtus" est donc un terme un peu "trompeur", parce qu'un fœtus de 12 semaines et un fœtus de 31 semaines par exemple, c'est évidemment pas du tout du tout pareil...
C'est justement le genre de confusion dont aiment se servir les militants anti-avortement pour faire croire que "les fœtus" souffrent quand on avorte : or, un fœtus de 31 semaines peut ressentir de la douleur ; mais pas un fœtus de 12 semaines (limite maximale jusqu'à laquelle les avortements sont pratiqués en France).


5) En France, on a le droit d'avorter jusqu'à 14 SA (semaines d'aménorrhée) : on avorte donc soit d'un embryon, soit d'un fœtus de 12 semaines maximum. On a ainsi "la garantie" qu'il ne souffre pas, car les fœtus ne peuvent ressentir de douleurs qu'à partir de 26 SA (cf. plus bas).


6) Connaître quelques étapes du développement embryonnaire et fœtal jusqu'au terme légal d'avortement :

* 5ème SA (embryon de 3 semaines) : les premiers organes commencent à se former, une circulation sanguine se met en place, et le cœur (disons un ensemble rudimentaire de cellules cardiaques) bat.

* 6ème SA (embryon de 4 semaines) : le tube neural (ébauche du système nerveux) se ferme, étape nécessaire pour permettre le développement futur du cerveau et de la moelle épinière ; les premières cellules du cerveau se forment.

* 8ème SA (embryon de 6 semaines) : ébauche de cortex (la membrane grise qui enveloppe le cerveau).

* 10ème SA (fœtus de 8 semaines) : la plupart des organes sont présents (dans une forme "primaire"), mais bien sûr ces organes ne sont pas développés ni fonctionnels.

* 12ème SA (fœtus de 10 semaines) : le système nerveux continue son développement, les neurones commencent à se connecter en réseau.


7) Même si des ébauches d'organes et de système nerveux existent chez un fœtus de 12 semaines (limite maximale pour avorter légalement, sauf dans le cas des avortements pour raisons médicales, là ça varie), elles sont très nettement insuffisantes :
- pour transmettre une information douloureuse,
- et pour que cette information soit interprétée comme telle par le cerveau.

Autrement dit : un fœtus de 12 semaines ne "ressent" pas encore la douleur.


8) Même les études scientifiques les plus "sévères" sur la notion de douleur chez les fœtus montrent que ces derniers ne peuvent pas ressentir de douleurs avant la 26ème SA : donc bien longtemps après la limite légale d'avortement en France (14 SA).

Alors oui : les fœtus peuvent ressentir des douleurs ; MAIS PAS à n'importe quel stade de leur développement :
* durant le premier trimestre de grossesse : non.
* durant le 2ème trimestre de grossesse : non (pas avant la 26ème SA, soit environ 6 mois).
* durant le 3ème trimestre : oui (cf. points 10 et 12).


9) La question de la douleur des fœtus lors de l'avortement (dans la limite des délais légaux en France, en tout cas) ne se pose donc plus : non, ils n'ont pas mal lors d'un avortement puisqu'on avorte jusqu'à 14 SA maximum alors qu'ils ne peuvent pas ressentir de douleur avant au moins 26 SA.


10) L'évaluation de la douleur fœtale se fait sur deux plans : un plan strictement biologique et neurologique (développement du système nerveux et du cerveau), et un plan psychique / cognitif (développement du cortex, conscience du message douloureux).
Autrement dit :  
"élaborer physiologiquement une stimulation nociceptive et percevoir cette stimulation nociceptive comme douloureuse ne sont pas la même chose." (études de Mellor et al., 2007).

11) L'évaluation de la douleur des fœtus n'est pas seulement importante pour le droit à l'avortement et la définition de délais limités pour le pratiquer.

C'est aussi important pour la prise en charge médicale des fœtus (car tous ne sont pas avortés, rappelons-le ^^) : certains doivent être opérés in-utéro, d'autres naissent prématurément etc... il est donc important de savoir le plus précisément possible si oui ou non les fœtus éprouvent des douleurs, comment ils les ressentent, à partir de quand, et comment y remédier (anesthésier un fœtus ou un grand prématuré, ou détecter et traiter leurs douleurs, c'est loin d'être simple). 

D'autre part, la douleur n'est plus seulement une question éthique : il est démontré qu'une douleur intense et / ou continue a des impacts sur la santé (cicatrisation moins rapide, réponse immunitaire affaiblie etc).

Bref, les médecins n'en ont pas "rien à foutre" de la douleur des fœtus ou des bébés, contrairement à ce qu'on entend dire parfois ; et les chercheurs et les équipes soignantes travaillent à mieux la prévenir, la détecter et la traiter.


12) Voici une synthèse des différentes études récentes sur la douleur chez le fœtus, synthèse ô combien utile car toutes ces études s'accordent à dire que le fœtus souffre... et ne souffre pas.
En fait, tout dépend :
* du stade de développement du fœtus ;
* de ce qu'on entend par "douleur" (recevoir un message douloureux ? ou savoir l'interpréter comme tel ?).

Cette synthèse, réalisée par le Pr Ricardo Carbajal, la voici : http://la-bonne-fee.blogspot.com/2013/03/avortement-chirurgie-foetus-prematures-douleur.html
C'est une revue des différentes études sur le sujet, et elle permet d'affirmer avec certitude qu'un fœtus de 12 semaines ne souffre pas.

(Note : la revue d'études du Pr Ricardo Carbajal n'étant plus en accès libre sur le site des JTA (Journées de Techniques Avancées en gynécologie-obstétrique), je l'ai retrouvée sur un forum d'étudiants en médecine, et recopiée sur mon blog ; en espérant que le droit à l'information l'emportera sur le droit d'auteur - huhu)


Vous voilà informés, les fœtus ne souffrent pas lors d'un avortement pratiqué dans les délais légaux en France.


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« Une société, pas plus qu'une femme, ne peut demeurer indéfiniment enceinte : il faut qu'elle accouche ou qu'elle avorte. »
René Lévesque


28 commentaires:

  1. Bonjour,

    Quelques mots : un avortement est douloureux -je parle au sens physique du terme. Il semble évident que cette douleur se communique à tout ce qui est vivant dans le corps de la femme qui avorte.

    D'ailleurs vous le dites très bien :
    "Ca dépend de ce qu'on entend par "douleur" (recevoir un message douloureux ? savoir l'interpréter comme tel ?)" sentir la douleur ou avoir conscience de sentir la douleur?

    Merci pour cet article.

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    1. Merci pour votre commentaire.
      Mais vous vous trompez : une douleur physique ne "se communique" pas. Ce n'est pas un microbe qu'on peut refiler à son voisin.

      Voici le "chemin" de la douleur :
      stimulation => les nerfs envoient le message AU CERVEAU => le cerveau ANALYSE le message et déclenche la sensation de douleur.

      Or, le CERVEAU de la femme enceinte et le CERVEAU du foetus NE SONT PAS RELIES L'UN A L'AUTRE : donc les douleurs que peut ressentir la femme ne sont pas ressenties par le foetus, puisque - pour schématiser - leur "circuiterie" est indépendante.

      Lorsque vous vous coupez le doigt, vous avez mal au doigt : pas à l'estomac ni à la cheville. Et votre voisin n'a pas mal au doigt non plus.
      Pour la femme enceinte et le foetus, c'est pareil.

      Je le répète donc : un foetus humain NE PEUT PAS ressentir de douleurs AVANT 24 semaines,
      et comme on ne peut avorter légalement QUE jusqu'à 14 semaines, le foetus NE SOUFFRE PAS lors d'un avortement.

      J'ajoute qu'un avortement est effectivement douloureux pour la femme, mais pas plus que certaines règles douloureuses. Parole d'une Fée qui est passée par là.
      (non mais oh les filles !, z'allez pas faire vos chochottes hein... Allez hop, quand faut y aller, ben faut y aller. Courage ;) )

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  2. Coucou ma petite fée. Merci pour cet article très bien expliqué. Je n'ai pas eu a subir d'avortement, mais j'ai fait 2 FC, l'une a 9 SA et l'autre a 5 SA et je me posais la question sur la douleur de l'embryon.
    L'avortement est encore un sujet très tabou en France, plusieurs amies a moi m'ont avoué y avoir eu recours lorsque je leur ai parlé ouvertement de mes FC. Et pour être honnête, je trouve que prendre la décision d'interrompre volontairement une grossesse potentiellement viable est encore pire qu'une FC.
    Pour toutes celles qui y ont eu recours, ne laissez personne vous juger, c'est déjà bien difficile comme ça

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  3. Bonjour, merci beaucoup pour toutes ces explications qui m'ont bien réconforté. J'ai avorté le 29 janvier et cela est difficile pour moi, je ne sais pas comment je vais vivre le fait de refaire un bebe et de la garder.... vais je repenser sans arret a celui qui est parti au ciel? Vais-je reussir à l'aimer? Faut il attendre longtemps avant de vouloir recommencer?
    Mon inquietude concernant si il a souffert n'est plus redoutable pour moi grace à votre article mais est cr su'il fzut Ue je lui donne un nom pour que ce ne soit pas une ame égarée?
    Je pense beaucoup a lui et je l'aime tellement, je m'en veux même si jai fais le leilleur choix pour nous

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  4. Nous avons un bébé de 15 mois et oui je suis enceinte de +3 semaine mon chéri veux que j avorté absolument car nous n avons pas trop les moyens.
    Je ne veux pas avorté pour moi c'est pas possible je ne me fai pas à l idée
    mon copain a téléphoner à l hôpital et à pris le rdv pour l avortement je suis dégoûtée triste malheureuse et très déprimer je ne sait pas quoi faire

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    1. "Mon corps m'appartient" dit le célèbre slogan féministe : autrement dit, si tu ne veux pas avorter, n'avorte pas. Ton compagnon n'a pas le droit de t'obliger ni de décider à ta place : c'est ton corps, c'est toi qui décide.

      "mon copain a téléphoner à l hôpital et à pris le rdv pour l avortement"
      Un avortement, ça ne se fait pas "comme ça" : il y a plusieurs (au moins deux) rendez-vous. Donc même si ton copain a pris rendez-vous, ce n'est pas lors de ce rendez-vous là que l'avortement aurait lieu. Et de toutes façons, comme c'est toi qui décide d'avorter ou non, tu peux annuler l'avortement jusqu'au dernier moment.

      Donc pour résumer, personne ne peux t'obliger : ni à poursuivre la grossesse, ni à l'interrompre. C'est toi qui doit prendre la décision.

      Tu hésites car ton compagnon et toi n'êtes pas d'accord : il veut que tu avortes, et toi tu ne veux pas.
      Je te conseille d'aller au rendez-vous à l'hôpital et d'en parler au médecin et aux infirmières, ils ont l'habitude de ce genre de problèmes délicats (et ce que tu leur diras est couvert par le secret professionnel, ton compagnon n'en saura rien). À l'hôpital ils pourront peut-être te proposer, à toi seulement ou à toi et ton compagnon, un entretien avec des conseillers pour y voir plus clair et t'aider (vous aider) à résoudre ce conflit et prendre une décision.

      Courage !, je comprends bien que tu vis un moment difficile, mais tu es déjà mère d'un bébé de 15 mois et les mamans ça doit être fort et courageux ;)

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  5. Merci pour ces mots rassurants - maman de trois merveilleux enfants me voilà enceinte de 9 sa suite à un "accident" mon ami me dit que c est impossible à gérer entre nos boulots et les trois petits qui ont besoin de beaucoup d'attentions - l'aspect financier entre ben sûr en ligne de compte et je ne veux pas les priver - mais mon coeur de maman souffre - je me projette tellement déjà et je vis un réel cauchemars - Après renseignements pris sur Internet certains sites sont monstrueux et me mettent en miettes avec ce genre de citations : "aujourd'hui maman va me tuer " ou " aujourd'hui tu vas te faire avorter - on aurait pu tellement s'aimer maman ...." Alors on culpabilise et on se dit qu''on commet un infanticide - l'épreuve psychologique est terrible - intervention pour moi demain - des larmes plein les yeux - merci pour ce site réconfortant.

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    1. Lorsqu'on avorte, même s'il n'y a pas de mort (il faut avoir vécu pour mourir), on est en deuil : on fait le deuil d'un hypothétique projet parental, d'un hypothétique futur enfant, etc.. et ça n'a rien de simple. Même quand c'est la meilleure, ou moins pire, solution.

      Avec le "contrôle" (relatif) de notre fécondité vient bien sûr la liberté, mais aussi son inséparable (et meilleure) amie : la responsabilité. Prendre la responsabilité de mettre au monde, ou non, un nouvel être vivant est une énorme responsabilité. Et c'est tout à fait normal qu'elle semble peser si lourd, parfois.

      J'ai fait une fausse couche. Aucun regret, je ne savais même pas que j'étais enceinte.
      J'ai avorté, deux fois. Pas de regrets, pour la simple et bonne raison que c'était une décision mûrement réfléchie, bien que foutrement difficile à prendre.
      Et je suis devenue mère. Là encore, aucun regret, même si avec des jumeaux il y a beaucoup de boulot ^^"

      Tout ça pour dire : qu'il n'y a pas de bonne ou mauvaise décision dans l'absolu. Il faut écouter son cœur, mais aussi sa raison, et faire au mieux.

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  6. J'ai 44 ans et mon mari 48 ans. J'ai deux enfants dont un bébé de un an et une fillette de six ans. J'ai appris il y a moins de quinze jours que j'etais enceinte, alors que j'etais en ménopause avancée et que selon le gynécologue je n'avais pas de risque de tomber enceinte. Mon bébé est à presque 10 semaines de gestation. Au départ surprise quand j'apprends la nouvelle, en tant que maman j'ai envie de garder cet enfant mais n'ose pas me projeter. Mon mari souhaite que j'avorte, pour moi cette idée est impossible à envisager. Pourtant nous en
    discutons avec une psychologue d'un centre d'orthogenie et nous avons approfondi notre réflexion le soir à la maison.
    Je suis infirmière à l'hôpital et je travaille à 60 km de chez moi, mon mari prend la voiture pour son boulot également. Je rentre à 22h parfois plus tard et c'est lui qui gère les enfants depuis leur récupération jusqu'au coucher des filles. Financièrement c'est compliqué. Malheureusement au vu des circonstances pro, financières ainsi que la vie de couple; nous avons décider de mettre un terme à la grossesse. Moi en tant que maman je suis profondément triste, bien que je comprenne ce choix. Je jour J n'est pas encore arrivé comment je vais faire ce jour là et après quand il n'y aura plus de bébé dans mon ventre...

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    1. Ça peut effectivement être très difficile de prendre la décision d'avorter lorsqu'on est déjà mère ; on a expérimenté la grossesse, on se souvient des sensations, du bébé qui bouge dans le ventre, de ce sentiment à la fois étrange et agréable de n'être jamais seule - avec un (ou plusieurs) squatteur dans le bide ^^" On sait aussi "ce qui arrive" en fin de grossesse : un mignon bébé tout choupi charmant.

      MAIS.

      Justement, la fin de grossesse on n'y est pas encore (et loin de là) lorsqu'on avorte dans les délais : un fœtus à ce stade très précoce de grossesse n'a pas conscience d'exister, ni encore moins de pouvoir exister un jour ; il n' "aime" personne, ne "regrettera" rien, et ne souffrira pas non plus physiquement.

      Alors oui, nous, la mère "potentielle", ça peut nous arracher le cœur d'avoir à prendre la décision d'avorter. Mais c'est dur pour nous, pas pour le fœtus. Une maigre consolation, mais une consolation tout de même.

      Enfin, tout (futur) parent responsable se pose la question des conditions d'accueil de l'enfant à naitre ; quand on estime qu'elles ne sont pas, ou pas suffisamment, réunies, est-ce vraiment rendre service à l'enfant que de poursuivre la grossesse ?
      Les gens pensent souvent, et souvent à tort, qu'on avorte par "égoïsme" : or dans bien des cas il s'agirait plutôt d'altruisme.
      Par ailleurs en matière d'avortement et de grossesse menée à terme il n'est en fait question ni d'égoïsme ni d'altruisme : on fait comme on estime juste / au mieux, et surtout comme on peut.

      « Le jour J n'est pas encore arrivé comment je vais faire ce jour là »
      C'est selon la sensibilité de chacune.

      Certaines "parlent", intérieurement ou de vive voix, à leur fœtus : leur dire au revoir, expliquer pourquoi on ne peut ou veut pas poursuivre la grossesse ; le fœtus n'a évidemment pas la possibilité de comprendre ce qu'on dit, mais il s'agit plutôt d'un mini "rituel" dont certaines ont besoin.

      D'autres femmes au contraire s'y refusent : penser au fœtus ou lui parler risquerait d'être trop douloureux.
      Certaines femmes prient, d'autres y vont accompagnées de leur conjoint ou d'une amie, d'autres préfèrent gérer ce moment seules, etc.
      Chacune peut réagir différemment ; le mieux est de préparer mentalement ce moment un peu à l'avance et choisir ce qui nous semble le plus adapté à notre personnalité / notre ressenti / nos besoins.

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  7. Bonjour,

    Je suis allée avaler ce médicament, ce matin 8h... Je crois que j'ai touché le fond hier. Des jours que je recherche des mots qui font mouche, qui m'éclaireraient sur cette décision à prendre, et à assumer... Je n'étais pas sûre de mon choix, mais puisque c'est la décision que j'ai prise, c'est donc la bonne, et il va falloir s'y tenir.
    Je suis tombée sur votre blog hier soir; certaines évidences m'ont fait un bien fou: "il faut avoir vécu pour mourir", ou "les mamans, c'est fort et courageux". J'ai redouté cette matinée; grâce à votre écriture, elle s'est avérée plus légère. Une belle éclaircie pour laquelle, du fond du cœur, je vous remercie.

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    1. "Je n'étais pas sûre de mon choix, mais puisque c'est la décision que j'ai prise, c'est donc la bonne, et il va falloir s'y tenir."
      Voilà une belle manière de voir les choses :)
      On ne peut pas toujours agir sur les évènements, mais on peut agir sur notre manière d'y réagir.

      "certaines évidences m'ont fait un bien fou (...) Une belle éclaircie pour laquelle, du fond du cœur, je vous remercie."
      Merci à vous de me faire savoir que cela vous a aidée : ça fait du bien d'aider autrui :)
      Je sais combien ce que vous traversez est délicat ; la vie c'est loin d'être simple, et l'affronter peut être difficile. Il faut parfois faire une pause, mais surtout ne pas oublier de reprendre la route et aller de l'avant.

      (et, en l'occurrence, ne pas oublier non plus de (re)prendre un moyen de contraception adapté ^^")

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  8. coucou, j'ai bien aimer l'article qui rationalise l'avortement, qui montre bien au pro life qu'elle ont tord, cependant je pense que c'est plus facile quand on le fait rapidement, 4 semaines ou mêmes avant, sa doit être plus dur à 12 semaines, moi je m'en suis rendu compte hyper tôt donc je l'ai fait à 4 semaines il y a 7 ans, même si ce n'était pas évident à 24 ans mais c'été vraiment un accident,mais ce n'ai pas quelque chose que je referais, même si je dois assumer seule!

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  9. Lundi matin à 7h je me rends à l'hôpital pour une IVG chirurgicale à 10 semaines et 6 jours.
    Il y avait deux questions auxquelles je n'ai pas trouvé de réponse et auxquelles la dernière gynécologue que j'ai vu m'a répondu "on ne peut pas savoir". C'était le dernier rendez vous, il fallait signer à nouveau apres les 7 jours de délai de rétractation. Et je lui ai demandé si le fœtus pouvait souffrir du geste. Avec de gros yeux elle m'a répondu qu'on ne pouvait pas savoir ça. Comme si ce que je me demandais était absurde. Puis je lui ai dis que j'avais peur du geste invasif de l'aspiration et que cela me blesse au point de plus pouvoir retomber enceinte. Apres une réponse glaciale "on sait ce qu'on fait" j'ai ajouté que je n'avais plus d'autres questions.
    Je suis infirmière en reanimation et ces questions étaient essentielles pour moi. Victimes d'insomnie depuis ces démarches je cherche dans le noir des réponses à mes questions et j'ai trouvé ton blog. Comment te dire à quel point ce que tu as décidé de faire à travers ce blog est une délivrance? Merci de partager cela avec humanité. Merci du fond du cœur.
    J'aurais souhaité le garder, mais notre couple est jeune, ma situation professionnelle n'est pas encore certaine et mon compagnon n'est pas prêt. J'espère que notre couple survira à ca, pour moi c'est un déchirement.
    Meme quand on est paramédical il nous arrive de fauter, j'étais en cycle de nuits et préoccupée par des soucis au boulot, j'ai pris plusieurs fois ma pillule en rentrant de nuit et non le soir comme d'habitude. Je culpabilise aujourd'hui de m'être trop préoccupée de mon boulot au détriment de ma contraception. Aujourdhui il faut assumer. Et c'est très dur.
    Comme dirait mon medecin généraliste, maintenant on sait que ça fonctionne, pourquoi pas, on peut voir les choses ainsi...
    Merci encore, ce que vous faites c'est grand.

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  10. Bonjour la bonne fee. Je suis enceinte je ne sais depuis quand mais ma derniere date de regles etait le 5 fevrier. Et aujourdhui nous sommes le 20 mars est ce possible que je puisse faire un avortement sans risque?

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    1. Oui, vous pouvez avorter jusqu'à 14 semaines "sans règles", c'est-à-dire 3 mois et demi (soit jusqu'à la mi-mai environ). Mais les délais d'attente peuvent être longs, il vaut mieux ne pas attendre "le dernier moment" et prendre rendez-vous dans un CIVG (Centre d'Interruption Volontaire de Grossesse) au plus vite.

      À ce stade de grossesse, les médecins vous proposeront sûrement un avortement "par aspiration" : c'est un peu douloureux, N'HÉSITEZ PAS à demander une anesthésie du col de l'utérus : c'est peu connu du public, peu pratiqué par les médecins, mais ça existe !, alors autant y avoir recours.

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  11. Bonsoir je voudrais vous demander j'ai avorté à 12sa esque mon bébé a soufer ou pas du tous je m'en veu terriblement j'arrête pas de pleurer j'ai toujours l'image de mon bébé couper et jeter à la poubelle c'est horrible je vie ke avec cette image et je pense quand j'allais aux écho qu'il bouger franchement je ne suis pas bien alor je voudrais savoir si mon bébé a souffer ou peu ou bocoup ou pas de tout merci de votre réponse

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    1. Bonjour,
      si vous avez avorté à 12 SA alors il n'a pas souffert : les fœtus commencent à être sensibles à la douleur à partir de 24 SA, au plus tôt 20 à 22 SA.

      Concernant la douleur que vous éprouvez suite à ce qu'on fait des "restes" des fœtus avortés, je vous comprends, je suis passée par là aussi. Mais c'est vrai que c'est difficile de faire autrement. C'est normal de se sentir mal, on est nombreuses dans ce cas. Mais on n'avorte pas pour rien : si on passe par là, si on choisit cette option, c'est quand même souvent parce qu'on n'a pas le choix (problèmes financiers, de logement etc, ou personnels). Le mieux que l'on puisse faire, c'est essayer d'être plus prudente à l'avenir pour ne pas tomber enceinte si on n'est pas prête.
      Il y a les stérilets et les implants contraceptifs par exemple, c'est bien plus efficace que la pilule (qui est difficile à gérer quotidiennement).
      Parlez-en avec votre médecin, ou aux infirmières là où vous avez avorté, ou vous pouvez consulter une sage-femme aussi pour ça (la contraception), elles sont souvent plus à l'écoute.

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  12. Bonjour

    J'ai 40 ans et maman de 2 merveilleux enfants de 13 et 3 ans! J'ai appris vendredi dernier que j'étais enceinte suite à un test de grossesse! visite gygy je suis à 5 semaines de grossesse! Le plus dur a été de voir son coeur battre! Je dois prendre les premiers cachets à l'hopital demain et même si je sais que je prend la bonne décision (mon ami n'en veut plus il a deja deux enfants de son coté, moi un et la petite derniere ensemble, et supporte deja mal la petite derniere, il a 46 ans et n'en veut plus et moi je prefere assurer l'avenir de mes deux enfants car même si on travaille tous les deux, l'argent ne coule pas à flots...) J'ai un sentiment de culpabilité qui me fait mal , tellement mal, et que j'ai du mal à canaliser. Vos témoignages m'aident beaucoup mais je me pose la question si on s'en remet vraiment derrière???? J'ai peur de ne penser qu'à ça? Merci beaucoup pour tout ce que vous faites et vos paroles réconfortantes.. karine

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    1. Bonjour,
      vous affrontez un choix douloureux et rassurez-vous, votre souffrance est plutôt saine. Avorter sans se poser de questions, sans avoir conscience pleinement de ce qu'on s'apprête à faire, me semble infiniment plus regrettable. Je suis attachée au libre choix d'avorter, et qui dit choix dit consentement éclairé. Vos doutes et questions reflètent que vous avez pleinement réfléchi à ce sujet ; vous abordez la peur de vous sentir coupable, tout en étant claire et objective sur les raisons qui vous mènent au choix d'avorter.

      "Est-ce qu'on s'en remet vraiment derrière ? J'ai peur de ne penser qu'à ça."
      C'est variable, tout dépend de la personnalité, des convictions personnelles, de sa capacité à assumer des choix difficiles. La plupart des femmes "s'en remettent", comprendre : toutes les femmes qui ont avorté ne finissent pas en dépression longue durée ou pendues à une corde (et c'est tant mieux). Est-ce qu'elles y repensent ? Oui parfois, sans doute. Mais est-ce qu'elles y repensent au point de "foutre leur vie en l'air", non, pas davantage que d'autres choix difficiles ou obstacles ou moments durs que toute vie apporte.

      Par contre il y a des femmes qui regrettent, prétendre le contraire serait faux. Mais le plus souvent, c'est lorsque le choix d'avorter est fait "dans l'urgence", par réflexe de panique devant l'annonce d'une maternité non prévue, et / ou par méconnaissance de ce qu'est, réellement, un avortement (l'interruption d'une vie). Lorsqu'on avorte dans ces conditions là, ce n'est pas un avortement "libre et éclairé", on se fait un peu "voler" la décision par la précipitation des évènements, ou par des discours banalisant l'IVG ("c'est qu'un amas de cellules"), et on peut plus tard lors d'une prise de conscience le regretter.

      Mais lorsqu'on a sérieusement et pleinement réfléchi aux deux seuls choix possibles - poursuivre la grossesse, ou avorter - et que l'on choisit l'un ou l'autre en toute connaissance de cause, alors on ne regrette pas son choix. On souffre, on doute, car dans les deux cas c'est un choix difficile à faire, mais c'est notre choix. C'est celui qu'on a fait à ce moment là, dans ces conditions là, pour ces raisons là, et on fait du mieux qu'on peut pour assumer nos décisions ensuite.
      On peut se sentir coupable d'avorter comme on peut se sentir coupable de mettre au monde un enfant dans de "mauvaises conditions". Il n'y a pas de "règle absolue", de vérité universelle concernant le ressenti de femmes qui avortent, ou qui poursuivent leur grossesse.

      Selon moi, c'est principalement une question de choix éclairé.
      Si on avorte ou si on poursuit sa grossesse en toute connaissance de cause, à défaut de savoir si on a fait le "bon" choix (on n'a pas de boule de cristal pour lire l'avenir) on sait pour quelles raisons on l'a fait, et culpabiliser ensuite au point de s'en rendre malade n'aidera personne.

      Enfin, si ça peut vous rassurer, vous pouvez changer d'avis jusqu'au dernier moment. Attention toutefois car plus on attend, plus il peut être difficile de prendre une décision. Mais si tout simplement "on ne le sent pas" au moment d'avorter, on peut toujours renoncer. Personne ne vous oblige à interrompre, ou à poursuivre une grossesse. Ça doit rester votre choix, votre décision, et vous assumerez d'autant mieux cette décision si c'est la vôtre.

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  13. Bonjour, j'ai 25 ans et j'ai avorté il y a une semaine à 10 sa car mon compagnon et moi avons déjà 2 enfants ( 5 et 7 ans) et notre couple est encore fragile vu qu'il y a 6 mois il m'a avoué qu'il m'avait trompé pendant 2 mois et qu'il venait juste de mettre un terme à cette relation mais j'ai réussi à lui pardonner. ça fait 10 ans qu'on est ensemble et ce fut sa seule erreur à part ça rien a lui reprocher. Je suis donc tombée enceinte par accident et la je ne savais plus quoi faire car avant cette histoire je voulais tomber enceinte à nouveau,essayer d'avoir une fille (vu qu'on a 2 petits gars ) d'ici un an. On a d'abord décidé de le garder sans trop en parler. Au début j'étais contente bien que j'avais peur de l'avenir de notre couple et puis plus les jours passaient et plus c'était dur, plus je me posais de questions et plus mon compagnon s'éloignait de moi sans s'en rendre compte, on ne se parlait quasiment plus, on ne parlait jamais du bébé. Vu les circonstances on à eu une bonne discussion et on a donc décidé qu'il était plus favorable d'avorter vu les circonstances. Mais ce fut l'enfer! Je crois que je ne m'etait pas assez renseignée sur l'avortement, sur le développement de foeutus. J'ai du donc avorter par aspiration mais ça ne s'est pas passé comme prévu vu que je mevsuis retrouvée assise sur les wc à perdre une tonne de sang et de caillots et quand j'ai voulu m'essuyer j'ai senti quelque chose et quand j'ai regardé dans ma main, là l'horreur, c'était mon bébé avec des toutes petites mains et des touts petits pieds qui était partis du au cytotec que j'ai du prendre la veille. Depuis je pleure tous les jours, je n'arrête pas de revoir cette image, et je me dis qu'on à été égoïste car cet enfant on aurait pu l'avoir, on en envait les moyens, on avait de la place, et de l'amour à lui donner dans notre famille!! Je n'en veux pas à mon compagnon mais à moi même car personne ne m'a forcé à faire ce que j'ai fais, c'était un choix. Donc si j'ai un bon conseil à donner à celles qui veulent avorter c'est renseignez vous bien sur tout et soyez dur de vous a 100% car une fois que c'est fait on ne sait plus revenir en arrière!! Et j'ai aussi une question: à quel moment le foeutus est-il "mort" quand je l'ai expulsé et retrouvé dans ma main, ou avant dans mon ventre du aux médicaments? Merci de m'avoir lue. D

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    1. Bonjour, et merci pour votre témoignage.
      Je pense tout comme vous que les femmes désirant avorter devraient être mieux informées, mieux préparées, afin de ne pas découvrir plus tard des détails ou informations qui pourraient leur faire regretter leur choix.

      "à quel moment le foetus est-il "mort" quand je l'ai expulsé et retrouvé dans ma main, ou avant dans mon ventre du aux médicaments ?"
      Le fœtus meurt avant. Une partie des médicaments sert à "interrompre le développement" du fœtus, ensuite d'autres médicaments provoquent son expulsion.

      "c'était mon bébé avec des toutes petites mains et des touts petits pieds"
      En effet les membres (bras et jambes) et leurs extrémités (mains et pieds) sont visibles à partir de 9 ou 10 semaines. Il est très choquant que personne ne vous ait averti auparavant, afin que vous soyez un minimum préparée.. Je comprends votre traumatisme et votre chagrin.

      "je me dis qu'on a été égoïste car cet enfant on aurait pu l'avoir, on en avait les moyens, on avait de la place, et de l'amour à lui donner dans notre famille"
      C'est difficile - pour ne pas dire casse-gueule - de refaire le passé. Vous vous dites tout ceci maintenant, après avoir vécu un avortement assez terrible. Mais quand vous avez pris la décision d'avorter, vous aviez des raisons de le faire, vous n'avez pas fait ce choix à la légère.
      Aujourd'hui vous semblez regretter ce choix, mais ce regret ne doit pas vous gâcher l'existence. Vous avez deux enfants qui ont besoin de vos sourires !
      Quant au bébé que vous avez perdu, c'est une épreuve douloureuse mais qui vous offre aussi un cadeau : vous connaissez maintenant la valeur de la vie. Beaucoup de gens ne le découvrent jamais.

      "Je n'en veux pas à mon compagnon mais à moi même car personne ne m'a forcé"
      Hm, c'est en partie vrai, mais en partie seulement. Vous avez fait ce choix, mais sans avoir toutes les cartes en main. Il y a en France une véritable "culture de l'avortement" : dans notre empressement à défendre l'avortement légal face à ceux qui veulent l'interdire, nous avons sacrifié la nuance. Nous avons en quelque sorte "banalisé" l'avortement et certaines infos pour "faciliter" la décision des femmes qui envisagent d'y avoir recours.

      Votre choix était donc peut-être orienté par cette "culture de l'avortement", sans vous en rendre compte : vous ignoriez ce que représente un fœtus de 10 semaines (car on dit souvent à propos des avortements "c'est qu'un amas de cellules") ; vous aviez la pression car tout n'était pas rose à la maison (parce qu'on nous inculque qu'il faut accueillir un enfant dans un environnement "parfait", et "parfaitement" au bon moment : dès que ce n'est pas le cas, on est tentée d'avorter) ; et vous avez reçu très peu de soutien (notamment du père).
      Autrement dit : la poursuite de la grossesse ne se présentait pas sous des conditions idéales, et c'est pour ça que vous avez choisi d'avorter. Ce n'est donc pas un choix que vous avez fait vraiment "librement" : vous vouliez un autre enfant, à la base. C'est la peur de mettre votre couple en péril et le fait de ne pas être soutenue qui vous a fait changer d'avis.

      Je comprends que vous vous en vouliez. Mais il ne faut pas. Vous étiez embrouillée, stressée, triste, perdue, vous n'aviez pas toutes les infos, et vous n'avez pas eu de soutien. Ça fait beaucoup à gérer, surtout quand on est enceinte. Aujourd'hui vous feriez peut-être un choix différent, c'est ça l'important. Cette expérience, bien qu'infiniment triste, vous aura tout de même apporté quelque chose.

      Bon courage pour la suite, et surtout prenez soin de vous :)

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  14. Merci!c une decision tres dificille a prendre et a assumer.de savoir qu il ne soufriras pas aides plus ma decisions.

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  15. Pourquoi avorter pourquoi prendre la vie d'un enfant qui a rien demander c mon avis a moi il y a plein de protection pour ne pas tomber enceinte il suffit juste de se débrouiller je trouve sa dégueulasse les gens qui avorte sans aucune raison un enfants et la plus belle choses qui peut arriver dans la vie d'une femme je suis tomber enceinte a 18ans j'avais peut vous pouvez pas savoir a qu'elle point le pére de ma fille ne la jamais voulu lui vouler juste s'amuser ce qui était mon cas au début ont ma proposé l'avortement mais comme ma dit ma maman tu as su faire des galipettes tu va savoir assumer ton enfants j'attend mon deuxième enfant j'ai 21 ans l'homme avec qui je suis a changer de comportement quand je lui et annoncer je croyer que notre amour et le bébé aller nous renforcer au contraire il nous éloigne et il pas prêt ou je c'est pas quand je me dispute avec je lui dit souvent que je vais faire partir le bébé penser vous que j'aurais le force j'ai tellement peur de devoir tout recommencer toute seule :( en tout cas soyeux courageuse n'avorter pas la vie d'un enfant et la choses la plus chére au monde

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  16. Bonjour la bonne fée j'ai 27 ans j'ai dû avorter à 12 semaines car mon copain n'était pas prêt et me quitterais si je décidais de la garder et moi peur d'affronter cette grossesse seule et de l'élever seule... C'est pas l'idée que je m'étais faite pour ma 1ere grossesse j'ai mis du temps à réfléchir pour prendre la meilleure décision pour tt le monde, j'ai avorter il y a 5 jours et je souffre c'est normal il n'y a pas si longtemps... Qu'avez vous fais vous car comme j'ai compris vous aussi avais eu ce choix à faire... Voir un psychologue, médicament pour aider ? J'ai bien lu que le foetus ne ressentait rien mais pourquoi il bouge autant à l'échographie à 10 semaines et est ce que le coeur est formé ?! Voici mes questions j'attends vos réponses merci d'avance

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  17. Bonjour

    Je vous remercie pour votre blog. Il m'a aidé à supporter une décision que j'ai prise et que j'ai encore dû mal à assumer. Voilà mon histoire :

    2ème mariage, trois enfants chez mon mari et un de mon côté. Nous voulons un enfant ensemble. Rien ne marche; 4 ans d'essais, 3 ans de traitements lourds et dangereux pour moi ayant fait une double embolie pulmonaire 1 an après mon accouchement (1 enfant de mon 1er mari). Rien. Recours à un don d'ovocyte. Enceinte de jumeaux. Hemorragie post partum chez moi très sévère. Je suis sauvée par les pompiers et une embolisation des artères. Je ne prends pas de contraceptifs. Surprise je suis enceinte 6 mois après la naissance de mes jumeaux. j'ai 41 ans. j'ai envie de garder ce bébé miracle. Mais mon mari n'en veut pas, nous avons 6 enfants déjà et j'ai manqué de mourir 2 fois. Il a eu trop peur. Il ne veut plus que j'accouche. Les médecins ne sont pas enthousiastes non plus et me disent que c'est un peu tenter le diable que de vouloir accoucher encore une fois. Finalement je décide d'avorter à 7 SA. Il m'a semblé égoïste vis à vis de mes enfants nés de prendre le risque de mourir pour mettre au monde un 4ème enfant. Au fond de moi je sentais que la seule raison qui me faisait vouloir garder cet enfant c'est parce que c'était mon enfant génétique. En plus j'ai eu peur que mes jumeaux se sentent lésés par l'arrivé d'un autre enfant et que plus tard ils imaginent que c'est parce qu'ils ne sont pas liés génétiquement à moi que je me suis plus occupée du dernier. Les années sont passées mais une partie de moi aurait aimé prendre une autre décision. Comme vous l'avez dit dans votre blog, j'ai essayé de prendre la meilleure décision, en tant que mère de 3 enfants responsable. Pas la décision que mon coeur aurait voulu prendre.

    Votre blog me remonte le moral quand j'ai des accès de tristesse en repensant à cet avortement.

    Je vous remercie beaucoup

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